Fétichisme

L’obsession (sexuellement parlant) qu’on aurait pour les pieds, la fourrure, le latex, les talons à aiguille, etc., les spécialistes l’appellent fétichisme. Mais qu’entendent-ils par là exactement, et comment l’expliquent-ils ? Découvrons-en davantage sur cette étonnante pratique sexuelle.

Que ce soit dans les films ou dans des pubs, le fétichisme se glisse un peu partout. L’excitation érotique suggérée peut provenir des pieds nus ou portants de hauts talons par exemple, ou même de matières, surtout textiles (latex, cuir…). On comprend donc, le fétichisme sexuel est cette excitation que provoque un fétiche, qui peut être une partie du corps, un vêtement ou bien une matière textile avec un fort pouvoir symbolique.

Le fétichisme d’une partie du corps

Une partie du corps du partenaire sexuel ou de la personne concernée devient objet d’adulation sexuelle pour un sujet. D’après une étude de 2004 de chercheurs italiens et suédois auprès des fétichistes de cette catégorie, en tête du classement des « objets », se retrouve le fétichisme des pieds et des orteils, la podophilie. Ainsi donc, le pied, pris comme objet sexuel, sera mordillé, léché ou encore servira pour la masturbation (on parle alors de foot job), le masochisme (se faire écraser avec), etc. D’autres se contenteront de le contempler.

Juste après les podophiles, dans ce classement, viennent les amoureux des fluides corporels (urine, salive, etc.), mais aussi les pygophiles (fétichistes des fesses), les mazophiles (pour les seins), les nasophiles (pour le nez), les ombiphiles (pour le nombril), etc.

Le fétichisme d’un vêtement

Lorsqu’on entre dans cette catégorie, on retrouve en haut du classement des objets les plus adorés, les bas, puis les jupes, les talons hauts (on parle alors d’altocalciphilie), et bien sûr tout ce qui concerne la lingerie (dont les sous-vêtements). D’ailleurs, pour ce vêtement précis, a été développé au Japon un concept appelé Burusera, le fétichisme de la petite culotte, où le sujet reluque la culotte sous la jupe, ou plutôt la renifle directement.

Fétichisme

Il peut aussi avoir un fétichisme des uniformes (de policier, d’infirmier ou encore d’enseignant), mais il semble plus lié aux jeux de rôle qu’au vêtement en lui-même.

Le fétichisme d’une matière

On l’appelle la doraphilie, et il s’agit le plus souvent d’une matière textile : cuir, soie, fourrure, vinyle, latex, voire la laine. L’excitation sexuelle peut provenir de l’effet moulant de ces matières, ou la sensation au toucher qu’ils provoquent.

D’où vient cette drôle de passion ?

Les spécialistes l’expliquent de différentes manières. D’après le pédagogue Alfred Binet (à qui on doit le terme de fétichisme appliqué à la sexualité), ce serait un souvenir d’enfance (fixation sexuelle infantile) qui remonterait à l’inconscient et reviendrait à l’âge adulte. Lors de la construction psychologique de l’enfant, certains éléments de son entourage lui auraient laissé une forte impression, si forte qu’elle deviendrait symbolique et indélébile. On comprendrait ainsi qu’en tête des classements d’objets fétichisés, les pieds et les chaussures viennent en premier. Ce serait les parties basses des personnes que l’on voit davantage quand on est bébé.

D’autres psychologues l’attribuent à la perception de l’objet érotisé faite par un sujet et sa culture. L’érotisation culturelle valorise l’objet érotisé, incitant ainsi les individus à adopter le même comportement. L’image masculine dans les publicités actuelles, par exemple, qui pousserait certaines femmes à plus désirer les muscles des hommes.