dominant ou dominé

On entend souvent parler de ce rapport de force entre dominant/dominé. Des pratiques sexuelles réduites à deux appellations pour déterminer qui joue le rôle de quoi et qui représentent tout un phénomène souvent basé sur des antécédents qui ont fait de chacun ce qu’il est. Ce rapport est souvent basé sur une dépendance mutuelle manifestée par la soumission, la peur de rester seul, l’angoisse de séparation… dans le cas du dominé et par l’agressivité, le contrôle, la peur du lâcher prise… dans le cas du dominant. On comprend bien donc qu’une sexualité du genre ne découle pas du hasard. Quelle est donc l’origine de ces pratiques ?

Un dominant cache souvent une peur derrière son comportement

Dominer quelqu’un et sentir que celui-ci lui est dépendant lui permet de se défendre contre cette peur d’être lui-même soumis et de se laisser envahir par l’autre. De cette manière, il se sent donc protégé et continue de défendre son territoire en rabaissant et humiliant l’autre continuellement. Souvent, lorsque le dominé commence à se sentir mal à l’aise dans ce jeu érotique. Il décide d’en parler, le dominant se retourne contre lui et l’accable de reproches pour prouver qu’il a tort. Un comportement qui traduit clairement l’insécurité du dominant.

Le dominé de son côté se remet à son partenaire, car celui-ci lui procure un sentiment de sécurité, il lui est dépendant et éprouve du plaisir à s’abandonner complètement à lui. En revanche, le dominé a lui aussi peur d’être délaissé, peur de finir seul. Il peut donc parfois subir plus qu’il n’en peut, s’effacer tout simplement pour ne pas ‘’gêner’’ son partenaire. Lorsque les choses vont mal, il est souvent le plus lésé dans la relation.

Pourquoi choisit-on d’être dominant ou dominé ?

Les causes sont nombreuses et spécifiques au cas par cas. Elles ont souvent une relation avec l’histoire de chaque individu. Son vécu, son enfance, le milieu familial dans lequel il a grandi. Le rapport entre dominant et dominé est souvent interprété par une illustration démontrant pour le dominé un enfant qui a peur de décevoir ses parents et qui fait tout le temps de son mieux pour les (faisant référence à son partenaire) satisfaire. Le dominant étant le parent déçu qui en s’identifiant ainsi cherche à s’évader de cette souffrance en la reportant sur le dominé.

Dans ce rapport dominant/dominé et au fil du temps, chacun des partenaires se plait dans son caractère. Les tâches sont réparties, et tout va pour le meilleur des mondes possibles.

En revanche, lorsque les choses vont mal et qu’un déséquilibre s’installe dans la relation

Lorsque la balance penche du côté du dominant, on assiste à un excès de contrôle, à de l’humiliation, du rabaissement. Le dominé quant à lui continue d’encaisser jusqu’à ne plus en être capable. Il cherche à tracer des limites, à se révolter et à réclamer haut et fort sa part d’autonomie. Ici il n’est plus question d’un jeu érotique, car une partie vient abuser de l’autre. Le malaise s’y est installé et le plaisir n’y est plus.
Quand la situation devient alarmante, il faut en prendre conscience et essayer de sauver quelque chose en tentant le changement.

Le mieux serait de consulter un thérapeute. Que ce soit à deux si le dominant est du moins convaincu que l’on n’a pas toujours raison et que les deux parties sont plutôt d’accord sur le fait que la situation doit changer et manifestent donc leur volonté d’agir. Mais dans les cas plutôt extrêmes, où on assiste à des violences même, le dominé doit consulter seul. Le but serait dans cette situation d’essayer de se libérer de son angoisse pour pouvoir s’éloigner d’une personne qui lui est devenue toxique.

Parfois les dégâts sont irréparables

La souffrance physique ou morale qui leur a été infligée est telle que la personne aura besoin d’un grand soutien pour pouvoir se remettre sur ses pieds. C’est pour cette raison qu’il est conseillé de consulter un psychologue après un tel vécu. Ce dernier apporte à la personne lésée tout le soutien et le courage dont elle aura besoin pour affronter la situation et mettre fin à la relation ainsi que de reprendre son équilibre pour se libérer définitivement de la prise du passé.

Pour qu’une relation soit plutôt équilibrée, le mieux serait d’éviter d’instaurer ce rapport de domination. D’aller plutôt chercher au fond de soi-même les raisons qui ont permis à ce lien d’interdépendance de chambouler toute une vie. Et d’essayer plutôt de reconstruire la relation sur d’autres bases. Enfin, gardez à l’esprit que vos seul(e) détenez le contrôle sur votre vie. Ne laissez personne vous priver de ce pouvoir personnel. La domination restera un jeu érotique pour lequel vous déterminerez les règles.